3°age,Tiers-Etat

Apprendre un métier auprès de la vieillesse

Pour parler cyniquement, puisque l'économie moderne ne saurait, après tout, le faire autrement, si un vieux perd une partie de son efficacité au travail, il est plus coûteux, pour la société, de le renvoyer chez lui que de compenser, par le travail d’un autre, ce qu’il n’a pas produit. Ce coût inutile compromet la rentabilité générale d’une nation. L’économie offre donc moins d’emplois. On voit apparaître un chômage contre lequel les gouvernements à courte vue ne trouvent pas de meilleure solution que de fabriquer des nouveaux retraités. Ça permet de tromper les statistiques, mais ça met le pays à genoux. D’où chômage, etc.


Il est probable, en outre, que, si les jeunes gens voyaient plus souvent quelques-uns de leurs vieux aînés exercer le même métier que le leur, ils l’exerceraient autrement. Ça ne veut pas dire qu’ils en deviendraient inefficaces. Ils sauraient seulement un peu mieux ce qu’ils font de leur vie et pourquoi. Pour finir sans doute, ils auraient un peu plus conscience du véritable sens de tout cela, car, en vérité, c’est la seule question qui compte. Pour le coup, je parle d’une société qui semble perdue à jamais dans la nuit des siècles, où l’exercice d’un métier commençait par son apprentissage auprès de la vieillesse.