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Récemment on nous annonçait comme une victoire le fait qu'on pouvait protéger un numéro de téléphone contre les arnaques, les solliciteurs, les vendeurs de fenêtres, en signalant ce numéro par internet à un service spécialisé. Vous parlez d'une victoire. On oblige donc les braves gens à faire des démarches pour échapper à leurs prédateurs mais les prédateurs, eux, on les laisse tranquilles. On ne court pas après les titulaires des numéros arnaqueurs parce que c'est compliqué, ils sont au Luxembourg, ils font du commerce.
 
La nouvelle selon laquelle l'Allemagne suggèrerait, à ses ressortissants, de stocker la nourriture et l'eau pour dix jours en cas de pépin fait un peu froid dans le dos. Quand ? mais là, la semaine dernière, à la fin du mois d'aôt 2016, vous n'êtes pas au courant?
 
C'est un petit monsieur de soixante ans, sanglé dans un imper trop court, avec un casque intégral orange, tout râpé, sans visière. Il circule sur un vieux scooter Vespa de 1990. On le voit parfois rôder sur les places où il y a un vide-grenier. De temps à autre, on voit son scooter arrêté dans le 14ème devant un dépôt-vente.
 
Dans le Nord de la France,  une jeune femme qui s'était vue retirer par la Direction des affaires sociales deux tiers de ce qu'elle avait pour vivre s'est suicidée
 
Pour qui consent à observer le parc automobile et son évolution depuis trente ans la première chose qui frappe est l'incroyable dérive du système vers le goût clinquant, les chromes, les ellipses, les formes complexes, lourdes, les parebrises interminables, les courbes dodues,les parechocs monumentaux, les optiques de phares géantes qui coûtent le prix d'une semaine à l'hôtel.
 
Il y a une conséquence assez peu commentée, même pas du tout commentée, à l'électrochoc que constitue l'assassinat, cet été, d'un vieux prêtre par un jeune terroriste, c'est la façon dont l'électorat des vieux, des vieilles personnes, a perçu cet événement épouvantable.
 
Récemment j'ai participé à un dîner dont l'un des convives ne disait presque rien mais quand il parlait c'était toujours trop fort. C'était assez bizarre parce que d'habitude les gens qui parlent fort ne sont pas modestes mais lui le moins qu'on puisse dire est qu'il n'était pas du tout prétentieux,
 
Les provinciaux qui ont une vieille mère à Paris et qui sont venus la voir pendant quinze jours cet été auront fait l'expérience assez désagréable de la grossièreté ordinaire de la mairie de Paris qui est légendaire, et celle du gouvernement, à propos du stationnement dont on sait, peut-être, pour l'avoir appris par hasard que cette année il n'était plus gratuit au mois d'août.
 
Le drame des gens qui connaissent à la fois des riches et des pauvres, c'est qu'ils doivent se mettre à la place des uns et des autres en permanence. Quand vous faites l'aller-retour entre Paris et votre village dix fois par an vous accompagnez, par exemple, un ami parisien, en voiture, à la fourrière, un vendredi matin
 
J'ai eu l'occasion récemment de rencontrer un homme politique de premier plan, candidat à la présidentielle c'est vous dire, une pointure, un calibre. En revanche je ne vous dirai pas s'il a déjà été président, ce serait trop facile.
 
Au début de l'été j'ai souligné l'injustice qui consistait pour la maire d'une grande ville à décréter que les motos et les voitures de plus de 15 ans ne pourraient plus pénétrer au centre-ville, sans la moindre mesure de pollution individuelle, je veux dire
 
Dans les cafés de village la fin de la journée est la mauvaise heure, si l'on veut parler à quelqu'un il vaut mieux y aller le matin, et je vais vous dire pourquoi.
 
Quand on parle de cumul des mandats et de conflits d'intérêt, on pense souvent aux membres du conseil constitutionnel, aux maires d'une grande ville, aux directeurs d'un établissement public prestigieux mais la France de Campagnol, celle des gens simples, c elle dont j'essaie de faire valoir le point de vue ici de temps en temps vous offre des exemples tous les jours  de cumul des mandats et de conflits d'intérêt.
 
A Campagnol, ce village situé entre le sud et le nord, la mer et la montagne le mythe et la réalité, il y a quelques vieux couples qui ont passé leur vie en ville et qui ont l'intention de prendre leur retraite en occupant jusqu'à leur mort, une maison de famille.
 
"Vers la fin, le docteur Bernard ressortit son stéthoscope en bois, au grand dam de Salomé qui trouva cela inadmissible et qui se renseigna en haut lieu pour savoir s'il en avait le droit. On la vit prête à téléphoner à  l'Observatoire de ceci, au Comité de vigilance de cela, sous prétexte qu'un médecin accoucheur de soixante quinze ans se proposait de mettre au monde un enfant  sans  monitoring. Au conseil municipal elle  prétendit  vouloir  faire  quelque   chose   pour  l'en  empêcher,   tant  l'idée de laisser une femme seule aux prises avec l'enfantement lui était insupportable. Naguère, elle avait  voulu   que   l'on   propose   des   « animations »   aux  vieillards   de   Campagnol   pour   travestir   leur   décrépi-
tude.   A   présent   elle   exigeait   une  meilleure   prise   en  charge  pour   cette   femme   enceinte   afin   de   conjurer  l'idée que la Nature était à l'oeuvre."
 
Parce que sa population est extraordinairement bien répandue dans un tissu géographique qu'elle connait depuis des siècles,  où la population urbaine "connotée", plus récente, aux solidarités de voisinage plus fragiles ne se risque jamais, non plus que dans les montagnes de Corse. La France profonde, comme on le voit sur cette carte qui montre en clair le double de la population des villes , c'est la France tout court. Il n'y en a pas d'autre. C'est elle qui enjambe les guerres et les désatres, c'est d'elle que l'on remonte pour reconquérir Paris contre l'ennemi. Sur le plan géographique, la france locale, rurale, périphérique, qui a des racines, qui en a planté, est deux fois plus nombreuse que l'autre . Elle occupe la quasi totalité de l'espace. On voit bien que le terrorisme ne peut être qu'urbain et la réponse rurale.
 
Article du Monde illustrant les difficultés de la France des gens simples.
 
Christian Combaz, réfugié en province depuis trente ans, nous invite à écouter une France que personne n'entend plus mais dont il craint qu'elle ne finisse par élever la voix.