Au début de l'été j'ai souligné l'injustice qui consistait pour la maire d'une grande ville à décréter que les motos et les voitures de plus de 15 ans ne pourraient plus pénétrer au centre-ville, sans la moindre mesure de pollution individuelle, je veux dire par véhicule. On suppose donc que votre véhicule pollue parce qu'il est vieux ce qui revient à supposer que vous êtes gâteaux parce que vous avez 70 ans. Comme l'automne est presque là je voudrais attirer l'attention de l'opinion, comme je l'ai déjà fait par écrit sur les petits conducteurs de deux roues dont le scooter ou la moto constituent le seul moyen d'aller gagner sa vie, ou de s'installer sur une terrasse à vingt kilomètres de leur banlieue, ou d'aller jouer aux boules à Paris, et qui ne le pourront plus. Première conséquence leur véhicule ne vaut plus rien du jour au lendemain sur le marché de l'occasion, donc la mairesse de paris appauvrit les pauvres. S'ils devaient suivre les prescriptions de cette parvenue qui fréquente davantage les représentants du luxe international que les braves gens qui n'ont pas le sou, il faudrait que ces derniers dépensent deux fois plus en transports alors qu'ils n'ont déjà presque rien pour vivre. Ou alors, s'ils ont une voiture plus récente, il faudrait qu'ils la prennent à la place de leur scooter ce qui pollue trois fois plus parce qu'en scooter on va droit à sa destination, on évite les embouteillages, et on ne tourne pas une demi-heure pour se garer dans un quartier saturé. Et s'ils sont mis à l'amende, il faudra qu'ils payent de 34 à 450 euros, ce qui est évidemment n'importe quoi quand on et à la retraite ou au RSA, et quand un million, un million de gens roulent sans assurance ou sans contrôle technique faute d'avoir les moyens de payer. Alors tout ça qui est déjà intolérable de prétention et d'égoïsme en soi, devient carrément scandaleux quand vous voyez que c'est la même femme qui vient d'être élue à la tête du club des capitales les plus riches du monde et qui confie les clés de Paris aux entreprises du luxe international. Pendant que la presse étudiait les conséquences de ses décisions sur la vie des gens simples, des gens de Campagnol, des gens dont je vous parle ici,où était elle ? A Rio, à faire des selfies avec des gens en costume blanc, les mêmes que ceux qu'elle fréquente ici, parce que ces gens-là s'invitent les uns les autres en permanence, ils prennent les avions à douze pour participer à des colloques, ils polluent trois ou quatre cents fois plus qu'un vieux monsieur avec son scooter quand il va jouer aux boules au champ de mars. Eh bien le principe d'égalité des citoyens devant la loi a été gravement ignoré dans cette affaire et la Mairie de Paris a pris l'initiative d'une véritable guerre contre les gens simples.