Le Figaro & autres

Après la génération Mitterrand, la génération Ilan Halimi. 10 ans de barbarie en perfusion à l'usage des classes populaires.

Voilà vingt ans que la télévision nous inflige chaque semaine la description des mutilations et des humiliations subies par de pauvres gens tombés par hasard sur un tueur en série.
Si, en matière de violence, les esprits faibles s’inspirent du tout-venant, c’est avant tout parce que personne n’a voulu en contrôler la nature. On nous a dit que le “gang des barbares” était formé de gens influençables. On nous a dit qu’ils ont accrédité "le cliché de la famille juive qui cache un magot".


Mais on ne nous a pas dit qu’ils ont imité les films où un chef de bande dit à ses hommes « OK, je vous le laisse » en désignant un captif ensanglanté. On ne nous a pas dit qu’ils ont vu cent fois Scarface, les films de Tarantino, les âneries sanglantes de Luc Besson et les adaptations de Jean-Christophe Grangié. (Qui, "ils" ? Mais Jamel par exemple qui a plusieurs fois explicitement professé son admiration pour Tony Montana le héros de Scarface). On ne nous dit pas que les chansons de Booba sont des invitations permanentes à intimider autrui par la violence. Que le rappeur Maître Gims, qui vend désormais des millions de disques en solo, appelait au meurtre des homosexuels en 2005 sous l'étiquette Sexion d'assaut. On ne nous dit pas que dans certains jeux vidéo on voit un otage recroquevillé contre un radiateur dans un appartement vide. On ne nous dit pas que les producteurs des machines à propager le sang et la haine tirent leur argent des grands groupes et roulent carrosse sous les cocotiers en déplorant la disparition de la morale sociale. Elle finira pourtant par les rattraper. C'est même imminent.