Le Figaro & autres

Si les piscines entrent en ébullition, ce ne sera pas à cause du burkini

 Il paraît que le risque zéro n'existe pas mais, à cause  de ce cliché, l'opinion publique établit une confusion rassurante entre faiblesse du risque et portée des dommages. Or il existe un cas de figure où toutes les centrales nucléaires de tous les pays se mettront en panne et donc en fusion, celui d'un accident électrique général dû à une éruption solaire exceptionnelle. On trouve partout des naïfs pour expliquer que les cuves seront protégées. Les cuves peut-être, mais pas les piscines, qui dorment dans des hangars non blindés, et au fond desquelles repose du combustible prêt à vaporiser l'eau qui l'entoure.

 

Pas du tout,  affirment-ils, les piscines seront refroidies par des groupes Diesel. Hélas les groupes Diesel, couplés aux cinquante huit réacteurs français, seront à court de carburant en deux semaines, le temps d'épuiser les stocks et de s'apercevoir qu'on ne peut plus acheminer de camions citernes. Il n'est même pas certain que les groupes de refroidissement consentent à démarrer à cause de leur électronique embarquée. Si vous multipliez les vingt kilomètres carrés d'exclusion , augmentés de  leur zone sous le vent,  par 58, il ne restera que le la pointe du Raz et les Pyrénées orientales pour cultiver des radis en France à l'abri du césium 137. La population générale, animaux compris, diminuera des neuf dixièmes en cinq ans. Le chaos radioactif coïncidera avec un chaos social et alimentaire. 
La course des nuages continuera. Il y aura des matins radieux, des couchers de soleil, des cascades et du vent dans les arbres. Mais sans nous. Quelle est la probabilité de tout cela?  Elle n'est pas nulle et c'est déjà énorme.