Campagnol

(Transcription de l'émission) -- Terres agricoles bradées à la Chine : il faudra juger les complices de cette spoliation stratégique

Un plaisantin au bar a réveillé la vieille expression des campagnes à propos des collabos alimentaires pendant la guerre, en adaptant la phrase ta mère a vendu du beurre aux Allemands à la sauce mondialiste, il a prétendu que bientôt on allait dire toi t'as vendu du beurre aux Chinois.

Oui ce monsieur, un restaurateur d'Albi, faisait allusion à la pénurie de beurre dont parle la presse, et il a dit ça c'est que le début tu vas voir. Comme il ne connaissait personne nommément parmi les présents au bar, ce tutoiement s'adressait au patron qui pour une fois était bien d'accord avec lui, je veux dire d'habitude il est neutre mais là non. Tous les deux nous ont expliqué que si nous manquions de beurre c'était uniquement parce que les Chinois en avaient besoin . Donc les prix montaient, mais surtout a ajouté le tenancier, c'est parce que les supermarchés ne veulent pas s'aligner sur le prix du marché mondial. Donc le rayon beurre est vide mais c'est les supermarchés qui l'ont décidé.
Et là nous avons compris l'empressement du patron du café à l'approuver, parce qu'il faisait partie de je ne sais quelle commission de réflexion départementale sur la ruralité qui avait traité récemment des achats de terres agricoles par les Chinois, et il avait retenu deux chiffres la Chine c'est 7% des terres agricoles dans le monde mais c'est un quart de la population mondiale, un quart qui a en plus les moyens de payer, donc si elle commence à payer plein pot, j'emploie exprès son langage, d'ailleurs en plus il faudrait mettre le ton dans le genre eh bé écoute je vais te dire. Et ce qu'il nous a dit c'est qu'on allait commencer tout doucement à manquer de certains produits parce que les Chinois non seulement en ont besoin, non seulement les payent, mais ils viennent les produire chez nous sur les terres qu'ils ont achetées sans aucune protection de notre système législatif ni de l'Europe, et les envoient en Chine, ces produits, sans qu'on en voie la couleur. C'est un peu schématisé mais ça s'appelle du colonialisme alimentaire et notre président, si prompt à qualifier le colonialisme de crime contre l'humanité, ne voit toujours pas où est le problème quand il s'agit de laisser brader nos terres au profit d'un groupe alimentaire chinois. D'autant qu'il laisse le monde agricole tout seul en rase campagne. D'autant que les veuves qui perçoivent six cents euros de retraite sont obligées de payer 5000 euros de foncier et de payer uniquement par internet même si elles n'ont pas internet. Donc à la fin elles vendent, écoeurées, et aux Chinois en plus. Comme en Afrique Centrale, où la Chine achète à tour de bras parce qu'elle peut compter sur l'inexistence de l'Etat face aux intérêts économiques, eh bien la France est en train de devenir un état à résistance nulle face aux intérêts mondiaux. L'ouverture à l'autre en France est en train d'atteindre un point de non-retour. De l'avis général, pour résumer ce qu'on dit au comptoir, Macron a intérêt à se manier pour régler le problème parce qu'au train où vont les choses il va finir devant les juges dans dix ans. Oui parce que dans ce genre de discussions il y en a toujours un qui commence le premier par la phrase moi j'dis, moi j'dis qu'il faut faire ça. Mais cette fois notre restaurateur a changé de disque, son moi j'dis a été plus orinale, il a dit : il faut commencer à enquêter sur le comportement de ceux qui nous ont menés à cette situation car ils ont des noms, des adresses, des parcours, on sait où les retrouver, il faut dresser la liste dès maintenant de ceux qui nous laissent dériver vers la pénurie alimentaire, parce qu'à moins qu'ils ne fuient à l'étranger pour passer leur retraite en Urugay, ce qui s'est déjà vu, quand le peuple français n'aura plus qu'un seul droit, celui de regarder passer les camions qui emmènent les récoltes vers les ports, il va se fâcher. Et celui qui avait lancé la discussion, le restaurateur, a dit déjà il suffirait de se fâcher contre les camions.Puis contre les sièges sociaux . Et si ça ne suffit pas contre le gouvernement. Tu veux dire physiquement ? a demandé le cafetier. On aurait vraiment dit une comédie italienne. Mais tu n'y penses pas, nous sommes dans un état de droit. Et l'autre, pour montrer tout le respect que lui inspire l'état de droit quand il affame les peuples, a répondu un truc trivial que je ne peux pas citer ici mais qui faisait allusion à la partie postérieure de son individu.