Issu d’une famille savoyarde de la classe moyenne, originaire des Contamines-Montjoie, né de mère corse en Algérie où son père était expatrié comme ingénieur pétrolier, Christian Combaz passe son enfance à Bordeaux dans un milieu catholique. Il suit sa scolarité au collège de frères maristes décrit par François Mauriac dans son livre L’Enfant chargé de chaînes, Sainte-Marie Grand Lebrun.
Son père ayant été nommé à Paris, sa famille s’y installe en 1968. Il est inscrit chez les jésuites du Trocadéro au lycée Saint-Louis-de-Gonzague puis à Sainte-Croix de Neuilly où la fréquentation de la haute bourgeoisie parisienne nourrit ses lectures et ses ambitions comme en témoignent, à trente ans d’intervalle, Messieurs, paru en 1979, et Votre serviteur, publié en 2015. Inscrit en hypokhâgne au lycée Henri-IV et à la Sorbonne, il rompt avec son père, renonce à préparer l’École normale supérieure pour devenir coursier, employé d’assurances, contrôleur au théâtre des Variétés, puis pigiste aux Nouvelles littéraires et au Quotidien de Paris, sous la direction de Philippe Tesson qui l’encourage à écrire.
Après une réconciliation avec sa famille, il renoue avec les études en s’inscrivant à Sciences-Po, rue Saint-Guillaume à Paris, où il est l’élève de Laurent Fabius et de Raymond Barre. Il s’inscrit, en parallèle, aux Beaux-Arts en sculpture dans l’atelier Viseux.
Premiers essais littéraires, vie mondaine, séjours en Italie (Montefalco, Seuil, 1980) à Rome et à Venise, amitiés ecclésiastiques, littéraires, militaires, aéronautiques, qui fournissent en 2015 la matière de son roman d’inspiration autobiographique Votre Serviteur1.
Longs séjours américains qui fourniront la matière de son livre Lettres de Floride2. Titulaire d’un brevet de pilote à vingt ans, il nourrit une passion pour l’aviation tout en commençant à gagner sa vie dans le journalisme et la littérature. « Du grand art. Seul compte le ton, et Combaz en a un qui frappe tout de suite par son élégance, son impassibilité mériméenne, […] son aptitude à clarifier, dans la psychologie de l’individu, les manigances de l’ombre », écrit Angelo Rinaldi dans L’Express en 1979, à la sortie de Messieurs, son premier roman.
Journaliste, auteur de nombreux reportages, Christian Combaz vit de sa plume à la campagne dès l’âge de 28 ans. Le succès de son essai Éloge de l’âge lui permet de conquérir l’indépendance financière. Ses romans sont plusieurs fois retenus pour les prix de l’automne mais, installé au fond de l’Aveyron dans le sud de la France pendant vingt ans, il semble peu goûter la vie littéraire parisienne, expérience qu’il relatera dans Gens de Campagnol3, en 2012, et au micro d’Alain Finkielkraut sur France Culture, où il se fait le chantre de la vie des « gens simples qui sont aussi compliqués que les autres ». Également voyageur et chroniqueur, il écrit pour J’informe, Le Figaro, L’Express, Jeune Afrique, Le Quotidien de Paris, Grands Reportages (1976-1987) et publie des éditoriaux au Figaro et à Valeurs actuelles (1995).
Traducteur de l’anglais, il vit à New York en 2001, chez son frère entrepreneur, pendant l’année qui précède le 11-Septembre, où il compose un roman d’anticipation, Une heure avant l’éternité4, paru à quelques jours de l’attentat et dont la couverture représente les tours jumelles du World Trade Center curieusement cisaillées par un coup de baïonnette5. Aviateur déçu, ayant perdu deux fois son brevet faute d’argent, il se rabat sur le deltaplane et le parapente dont il est l’un des premiers adeptes en France (1987) et sur lequel il publiera , en collaboration avec Jacques Ségura, un manuel intitulé Parapente6 traduit en trois langues, en 1990.
Sculpteur classique, il trouve un dérivatif tardif à son talent « réaliste » au cours des années 2000 par la pratique de l’image de synthèse, de la sculpture numérique et de l’animation. Amoureux de la Hongrie, il consacre plusieurs de ses livres à ce pays. Lié à un marchand d’art hongrois établi à New York, il s’installe pendant plusieurs mois dans la capitale magyare à peine sortie du communisme et publie Franz (1994), De l’Est de la Peste et du reste et Le Roman de Budapest (2003).
Il refuse le grade de chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres en 1992 des mains de Jack Lang puis accepte cette distinction, directement au grade d’officier, des mains de Renaud Donnedieu de Vabres en 2004.
Parallèlement, le hasard lui fait connaître de près le monde de la Russie de Boris Eltsine, la Sibérie (La Clémence de Neptune, Rocher, 1997) et les arcanes du catholicisme renaissant en Europe de l’Est. Il est lié à Renaud Camus dont il a pris la défense en 2000, et qu’il a fait entrer aux Éditions Fayard en 2003. Battu au grand prix du roman de l’Académie7 (2004), il est écarté des éditions Fayard pour avoir publié au Rocher un pamphlet intitulé Enfants sans foi ni loi8 et, surtout, La France mérite mieux que ça, dont un passage, cité par Camus dans son journal, est remplacé par un pavé blanc par leur commun éditeur.
En 2006, faute de ressources, il se porte candidat à la direction du centre culturel français de Milan où il reste trois ans. Suivront deux années passées à la direction de celui de Saragosse en Espagne. Installé depuis dans les Alpes, il collabore régulièrement au Figaro9 et publie romans et essais chez Flammarion, aux éditions du Cerf, aux éditions Télémaque où il entreprend en 2015 une enquête littéraire, historique et placée sous le conseil scientifique d’un endocrinologue belge, le Pr Balthazart, intitulée Les Âmes douces10 sur le thème du « contre-nature »