Le marché des vieux est la promesse de percevoir beaucoup d'argent, public et privé, mais il faut prononcer quelques "sésame" sur le plan moral et politique avant d'accéder au coeur du dispositif.

L'invention du mot humanitude est à elle seule un condensé de sottise. Les discours qui tournent trente fois autour du pot de la morale, de l'écoute, et du vivre-ensemble sont les plus prisés dans ce milieu où s'agit de dissimuler, pendant toute la discussion, que les "solutions" qu'on vous propose relèvent avant tout de la vulgaire recherche de la rentabilité pour un club d'actionnaires qui veut du 10 pour cent (souvent pour alimenter sa propre retraite). Il s'agit d'un marché qui justifie des investissements et des retours. Il s'agit aussi de la promesse de salaires et d'avantages pour ceux qui s'appellent eux-mêmes les professionnels de la vieillesse. Voici par exemple l'accroche du salon "Silver Economy" qui à elle seule résume la philosophie américaine de cette perception grotesque de la vie humaine:

Réservé aux professionnels, ce salon représente une opportunité d’échanger en un même lieu, en un minimum de temps avec les acteurs de la Silver Economy pour :
Découvrir les innovations de la filière
Faire le point sur les enjeux et perspectives du secteur
Rencontrer les partenaires de votre développement.

En résumé il s'agit d'une filière d'activité (comme la filière bovine par exemple), d'un secteur qui réclame des innovations, qui s'inscrit dans une logique de développement et qui réclame des partenaires. On ne saurait être plus direct, ni plus proche du degré zéro de l'humanisme.

 (Attachée de presse Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. )