Le Figaro & autres

Gilles Bouleau reçoit Hillary Clinton ou le contraire

Esprits criminels et jeunesse en vacances

Une inquiétude a saisi les parents modernes en ce début de vacances: la programmation allait-elle permettre aux enfants en âge scolaire de regarder Esprits criminels jusqu'à une heure du matin en cette période propice où ils n'ont pas l'obligation de se lever tôt le lendemain? Oui! Nous voilà rassurés.

La chaîne qui se flatte de réaliser les meilleures audiences offre aux jeunes français de huit à treize ans la possibilité de se divertir au récit des méfaits de Frank Breitkopf, qui pratique la vivisection sur des victimes «encore conscientes» et de Tobias Henkel qui torture ses proies pour leur faire avouer leurs péchés. La densité des cruautés infligés aux enfants dans ce feuilleton est littéralement incroyable. Le sang et le sexe s'y mêlent avec une crudité qui serait déjà insupportable dans un livre ou une bande dessinée «underground» mais le CSA s'en fiche complètement: il préfère courir après les propos sexistes chez les commentateurs du patinage. On pouvait pourtant croire, comme ça, à première vue, que dépecer une jeune femme vivante dans une cave était un truc sexiste mais non. Outre la tartufferie qui consiste à coller, pour se couvrir moralement, une pastille -10 au coin de l'écran (alors que la moitié des gamins pauvres regardent la télévision seuls ou en bande mais pas en famille), la grande justification est de prétendre que la jeunesse «apprend ainsi la réalité du monde d'aujourd'hui».

En vérité ce genre de films désigne une réalité qui ne concerne même pas un Français sur cent mille mais qui s'étend à cause d'eux de manière exponentielle.

 

Gilles Bouleau reçoit Hillary Clinton ou le contraire

Ceux qui ont regardé les entretiens successifs de Bouleau avec Vladimir Poutine, Nicolas Sarkozy, Manuel Valls ont remarqué que l'intervieweur-vedette de TF1 a tout de même ses faiblesses. Pour des raisons qui tiennent aux exigences de l'invitée qui a dicté ses conditions jusqu'au dernier moment, il a mené son entretien avec Hillary Clinton sans agressivité, à croire que son rêve secret était d'être dominé par une femme de pouvoir en décolleté fuschia. Un silence d'une seconde suivait même chaque réponse, comme s'il voulait s'assurer qu'elle n'avait rien oublié.

Elle ne risquait pas d'oublier grand chose puisqu'elle n'avait rien à dire. Il est vrai que le niveau de l'entretien n'incitait pas au scoop. Je cite à peu près: «les Etats-Unis ont mis longtemps à élire un Noir, est-ce désormais le tour d'une femme?» Au lieu de repousser le soupçon de discrimination positive, Hillary Clinton a préféré répondre qu'elle n'était pas la seule femme à pouvoir prétendre au poste, avant d'ajouter avec un sourire d'opérette qu'elle ne se projetait pas dans l'avenir.

Nous non plus: nous étions loin de prévoir qu'elle nous prendrait pour des imbéciles à ce point-là .

Du coup projetons-nous dans le passé. Nous sommes, tout de même, frappés de voir un népotisme mou s'installer à la tête du premier Etat de la planète. Après la famille Bush qui se repasse le fanion de père en fils, les Clinton semblent s'être distribué les rôles à la terrasse du MacDo de l'université de Yale en 1975. On se demande si leur fille ne va pas briguer l'investiture en 2020.

Super Jackpot de 18 millions de morts

La Française des Jeux vient de lancer sur les ondes une publicité de très bon goût selon laquelle le jackpot de l'anniversaire de la guerre de 14 sera de 14 millions d'euros. Leur service «promotion» aurait pu faire mieux, et porter le chiffre à 18, qui est le nombre estimé de millions de morts civils et militaires.