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L'article suivant vient de m'être signalé comme ayant été effacé du site du Figaro (et du référencement Google) plusieurs semaines après sa publication.
 
A force d'avoir propagé le message selon lequel le précepte sacré de la modernité marchande consiste à s'affranchir des règles, à jouer les rebelles façon Jobs/Zuckerberg pour devenir milliardaire, à rester soi-même en promenant son blue-jean troué les soirs de première, le libéralisme ne peut plus s'empêcher d'essayer de rattraper la liberté qu'il octroie. Dans la prolifération des interdits, des amendes, des radars, devant les règles anti-pollution à la noix, les innombrables tabous qui pèsent sur le vocabulaire quotidien et qui font suspecter n'importe qui de sédition, de sexisme ou de racisme, on s'aperçoit que notre système aspire de toutes ses forces à la liberté surveillée.
 
Nicolas Sarkozy, François Hollande, Ségolène Royal, Martine Aubry, et désormais Macron qui a renié sa famille et épousé le double de sa mère, ont tous et toutes à des titres divers subi l'indifférence, l'inconséquence ou parfois l'hostilité de leur père, handicap qu'ils ont choisi de surmonter en démontrant ailleurs, dans leurs études, dans leurs campagnes électorales, des qualités d'analyse et d'énergie qui étaient faites pour étonner leur milieu d'origine. Dans certains cas c'est à se demander si elles avaient un autre objet.
 
Christian Combaz sort ces jours-ci une enquête sur le sort des homosexuels dans l'histoire et sur l'hypothèse d'une origine génétique de leur orientation. Il nous rappelle que les saints tortionnaires existent, et que le pape ferait mieux de revoir leur dossier.
 
Notre ministre de la Culture qui à force de s'occuper de choses essentielles n'a même plus le temps d'ouvrir un livre s'est trouvée une cause urgente à défendre: permettre l'accès des spectateurs de moins de 18 ans à un film où l'on voit, selon certaines rumeurs, un organe masculin dans les meilleures dispositions. C'est à la fois très courageux de la part de la ministre, et très prioritaire en ce moment comme chacun peut en juger. Non, c'est vrai, la France entière espérait qu'elle allait, toutes affaires cessantes, voler au secours d'un producteur privé, sur fonds publics
 
La propension de certains à s'ériger en prophètes pour le compte de la world company est effarante. Philosophe couvert d'argent, sorte de Jean d'Ormesson de la sentence obligatoire, Onfray nous explique  comme naguère André Fraigneau Chardonne et Jouhandeau que les national-socialistes à la nouvelle mode, eux, au moins, ont un idéal. Il ne se doute pas qu'une poignée de penseurs qui gagnent mille euros par mois aujourd'hui balaieront ses livres en moins de dix ans et qu'à la Libération ses oeuvres feront pitié.
 
La puissance publique française, sévèrement mise en cause ces jours-ci dans ses rapports douteux avec le contribuable en matière de radars, rencontre de plus en plus de difficultés quand elle veut protester de sa bonne foi parce qu'elle a déjà digéré, admis implicitement le fait que la population la juge au contraire de mauvaise foi.
 
Nous sommes encore nombreux à avoir connu le privilège, au temps où il existait une garden-party de l'Elysée, de prendre des notes assis sur les marches du perron afin de publier ce qu'on appelait des choses vues. L'époque est plutôt, hélas! à la publication des choses entendues.
 
Voici revenu le temps des annonces triomphales selon lesquelles les journées du Patrimoine recueillent un intérêt sans cesse accru qui se traduit par une fréquentation en hausse constante. Les gens se montent littéralement les uns sur les autres pour entrer au musée Guimet, à l'Hôtel Matignon, au fort de Brégançon. Cet engouement est largement commenté et filmé par un personnel médiatique assez docile, habitué à ces sujets obligatoires et qui nous les inflige avec un entrain de plus en plus mou.
 
On se souvient du monolithe du 2001 de Kubrick, qui attire une population d'hominidés préhistoriques d'abord intrigués puis séduits. On retrouve ensuite ce monument à l'âge technologique où il fascine une poignée de cosmonautes. Enfin l'un d'entre eux, couché sur son lit de mort dans une chambre au mobilier Louis XVI, voit apparaître le même objet noir qui est le symbole d'une inconnaissable abstraction située au delà de toute expérience humaine.
 
Christian Combaz vient de publier les "Ames douces" (Télémaque) où, avec l'aide d'un neurobiologiste, il fait le point sur l'état de la recherche en matière d'inné et d'acquis à propos de l'homosexualité, et il réfléchit sur les conséquences morales des récentes découvertes, notamment lorsque l'Eglise consentira à en en faire mention.
 
Est-ce la pudeur qui revient à la mode ou la liberté qui ne l'est plus ?Comme souvent, la nouvelle a été reprise par les journaux français durant l'été 2012 en un choeur qui relevait pratiquement de la campagne de presse: les seins nus sur les plages n'étaient plus à la mode. Il fallait entendre qu'ils ne l'étaient plus en France car aucun journaliste, et pour cause, ne se serait aventuré à décréter la fin du topless en Espagne ou en Croatie.
 
La tiédeur ironique avec laquelle le monde de l'économie vient d'accueillir la manoeuvre grossière et coûteuse du Président sur le déguisement des chiffres de l'emploi s'est arrêtée à la clôture d'un terrain interdit: celui de la psychologie.
 
La Terre a connu, pendant l'été 2012, une menace biblique qui n'a pas reçu l'écho auquel on aurait pu s'attendre, mais depuis l'Arche de Noé le monde a l'habitude de traiter la perspective du Déluge à la légère.Il est vrai que la tempête de particules solaires qui s'est déchaînée cette année-là n'a rien provoqué d'observable dans les transformateurs mais si la Terre s'était trouvée dans la fenêtre où l'éternuement de notre étoile était capable de nous atteindre, il ne nous aurait pas seulement atteint : il nous aurait mis à genoux.
 
 
Le journal de 13h et Nicolas Sarkozy
 
On ne peut pas dire que les Femen viennent de commettre leur première erreur puisqu' elles les accumulent, mais celle qui consiste à diffuser un doigt d'honneur sur leur page facebook vaut une mention particulière tant elle relève de l'acte manqué. Elle nous indique clairement ce qui les obsède et elle désigne la nature de leur manque, contre laquelle, hélas! nous ne pouvons rien.
 
Dans la série «comment marcher sur la tête avec grâce», la France croyait détenir le pompon après la proposition Mazetier de débaptiser les écoles maternelles, ou celle du Président de la république de faire supprimer le mot race dans la Constitution. Mais la justice néerlandaise vient de prendre un avantage décisif .
 
On se demande pourquoi personne, ou presque, ne réagit après la campagne publicitaire du groupe Carrefour qui nous inflige un " j'optimisme!" fait pour décerveler encore davantage la jeunesse des centres commerciaux, souvent arrivée en France à l'âge de dix ans, et qui avait déjà les plus grandes difficultés à parler notre langue. Quand on pense que la France fournit 90 pour cent des 85 millions d'euros de l'organisation mondiale de la francophonie, elle devrait mettre à l'amende le Groupe Carrefour séance tenante.
 
Esprits criminels et jeunesse en vacances
 
L'article ci-dessous présente une particularité, ou plutôt deux : 1/ il se contente de poser des questions 2/ Il a été repoussé, oublié au marbre, dans trois rédactions auxquelles l'auteur collabore régulièrement. L'hypothèse d'une consigne n'est pas entièrement exclue.Le survol du parc nucléaire français par des objets qu'EDF décrit comme "pouvant être assimilés à des drones" (sic) oblige les gens de bon sens, et ceux qui ont la témérité de se présenter comme leurs interprètes, à poser des questions gênantes
 
L'anaphore, figure de rhétorique traditionnellement réservée aux natures affirmées, aux circonstances solennelles mais surtout aux voix de stentor, aux fronts d'airain et aux formulations irréprochables, connaît une sévère dévaluation depuis que François Hollande a jeté, sur cette forme de martèlement de l'argumentation, son dévolu de candidat puis de président.